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L’Estampe : une construction mixte béton-bois

Livrée les 13 et 14 décembre derniers sur le site de La Courrouze (Rennes/35), L’Estampe est une opération mixte béton-bois révélatrice de nouvelles options en matière de mode de production de logement mais également de normes toujours plus exigeantes… Sandrine GUEGAN, Directrice de la Promotion Immobilière chez KEREDES déplie pour nous la plaquette de ce beau programme en même temps qu’elle nous en ouvre ses portes.

 

Pourquoi avoir choisi de se positionner sur une opération en mixte béton-bois sachant que cela doit être différent d’une opération « classique » ?

Il convient de rappeler que nous répondons à des consultations lancées par des aménageurs ou des collectivités, Territoires Publics dans le cas présent. Parmi les impératifs de cette opération : l’expérimentation du bois et des matériaux biosourcés dans le mode constructif comme « porte d’entrée ». Keredes s’est donc inscrit dans le projet qui remonte à 2018 soulignons-le, le mode constructif relevant donc de l’aménageur et répondant à l’AMI « Construire en bois pour tous » mené par RENNES Métropole et accompagné par l’association ABIBOIS (Fibois aujourd’hui). Ceci posé, entre la RE 2020 et le référentiel bas carbone qui va s’appliquer à présent sur les secteurs aménagés de Rennes et sa Métropole, nous allons nous orienter de plus en plus vers l’usage des matériaux biosourcés dans le mode constructif de nos réalisations.

Après s’être initié à la réalisation de maisons en bois, L’Estampe est notre second collectif en construction mixte béton-bois, le premier à Cesson-Sévigné avait été engagé en novembre 2017.

Pour cette opération et conformément au cahier des charges de l'aménageur, un concours en conception-réalisation a été organisé pour désigner le "binôme" architectes/entreprises Gros-oeuvre et Bois. L’enjeu : réaliser en partenariat ce projet. Le duo d’architectes retenus qui « signent » l’Estampe fut Desaleux Soares Architectes et Bruno GARNIER Architecte.

 

Quelles sont les particularités d’un collectif en bois ? Doit-on réfléchir et composer en termes d’avantages et de contraintes au regard de la mise en œuvre ?

De telles opérations, avec un mode constructif incluant une forte proportion de matériaux biosourcés (bois, paille, terre crue, béton de chanvre…), diffèrent indéniablement du mode constructif classique. L’avantage de la conception-réalisation dans ce type de construction est que l’on peut s’appuyer des connaissances des entreprises retenues pour prendre en compte dans la conception les spécificités propres aux matériaux, leurs transformations/préfabrications et leurs mises en œuvre (le bois dans cette réalisation), … ainsi que les spécificités de l’entreprise retenue : comment vont-ils fabriquer en interne des modules ? Avec quels impacts ?...

Une chose est certaine : passer du tout-béton à ce type de construction requiert de la vigilance ! On ne pense pas les trames du bâtiment, les balcons ou loggias de la même façon, il faut considérer d’emblée l’impact sur le bâtiment ou la mise en œuvre du chantier. D’ailleurs, nous apprenons encore au gré des opérations réalisées… alors que la construction bois ne date pas d’aujourd’hui !

Point à souligner : construire un collectif en bois n’est pas forcément plus rapide. Nous sommes dans des volumes très différents et dans ce projet, en particulier, en mixte béton bois, un ordre bien défini doit être respecté : tout d’abord, la réalisation du système porteur poteaux/poutres/plancher en béton, ensuite, le montage des façades à ossature bois, et enfin, les corps secondaires.

 

Usagers comme collectivités : les attentes sont-elles les mêmes et se rejoignent-elles ?

Ce programme a été initié, dans un secteur aménagé public, par l'aménageur Territoires Publics. C’était donc le signe d’un élan politique vertueux, je dirais même précurseur des normes environnementales d’aujourd’hui. Une direction à saluer, car à cette époque, il s’agissait aussi de soutenir les filières bois qui rappelaient avec justesse leur savoir-faire (et pas seulement des charpentes) et donc de construire de façon alternative au béton. NB : Le 13 juin 2022, L’Estampe a été mise à l’honneur pour illustrer la transition énergétique du bâtiment lors de la signature d’une convention de partenariat entre l’ARO HLM Bretagne et FIBOIS BRETAGNE.

Côté acquéreurs, le bois est connu pour ses bonnes caractéristiques thermiques. Il régule les températures des bâtiments tout au long de l’année, offrant des économies d’énergie et assurant un confort de vie permanent aux usagers.

Le volet acoustique est régulièrement réétudié. Quant aux règles incendies, elles se sont durcies. Ce fut dans le cas présent tout un parcours nécessaire avec obligation de poser des déflecteurs, petits éléments en métal qui viennent se fixer à la façade pour éviter toute propagation du feu.

Construire en bois, c’est un challenge en continu. C’est toujours s’adapter.

 

D’où, aussi, cette démarche participative que vous engagez directement auprès des résidents…

Ils vont en effet pouvoir disposer de deux espaces, la salle de convivialité au rez-de-chaussée, et une terrasse commune au R+5 avec pourquoi pas à terme l’aménagement de bacs potagers…

Pour l’heure, des ateliers sont prévus avec l’idée de sensibiliser les personnes qui souhaitent participer aux usages qu’ils veulent en faire et selon quelle forme. Via une charte ? Faudra-t-il faire évoluer à terme le règlement de copropriété afin qu’il intègre précisément ces usages ? Bref ! Nous allons travailler, conjointement avec le syndic Keredes et les acquéreurs, sur ce sujet pendant une année avant de voir les choix actés se mettre en pratique… et en faire un bilan lors de la seconde assemblée générale qui se tiendra à ce moment-là, la première se faisant toujours peu après la livraison du bâtiment.